Alors qu’au niveau mondiale les discussions sur le financement climatique s’intensifient à l’approche de la COP28, un appel pertinent en faveur d’un « financement climatique équitable en matière de genre » a été lancé. Il est plus que jamais nécessaire d’insister sur le fait que cette appel n’est pas simplement une question de fonds. Il s’agit d’exiger un accès réel aux fonds pour les organisations communautaires féminines. Pourtant, dans le paysage en constante évolution des négociations mondiales sur le financement du climat, les voix de la première ligne, notamment celles des organisations communautaires et des communautés directement touchées par les effets du changement climatique, se trouvent souvent éclipsées par un labyrinthe bureaucratique. Dans ce contexte difficile, le Casa Socio-Environmental Fund (Fonds socio-environnemental Casa) s’est imposé comme un défenseur important de l’action environnementale et du financement localisés, en Amérique du Sud.
Créé en 2005, le Fonds socio-environnemental Casa a tissé avec diligence une tapisserie de conservation de l’environnement, de durabilité, de démocratie, de droits socio-environnementaux et de justice sociale. Représentant une lueur d’espoir et d’action, il a fièrement déclaré que : « Nous sommes nés pour créer des liens au sein d’un puissant réseau de changement. Nous sommes ici pour unir les leaders locaux et les grandes fondations mondiales. » La mission centrale de l’organisation est ample : avoir un impact positif sur des territoires divers en investissant dans ceux qui les gardent et en comblant le fossé entre les organismes philanthropiques et les communautés locales. Le fonds a élaboré une méthodologie unique qui donne la priorité à la dynamique locale des territoires, garantissant ainsi que les fonds destinés au changement arrivent réellement dans les mains de ceux qui peuvent façonner l’avenir.
À l’approche de la COP28, les objectifs de Casa sont clairement définis. Ils visent à canaliser le financement climatique vers des mécanismes qui correspondent réellement aux réalités sur le terrain. L’organisation a l’intention de mettre en lumière l’accès au financement, historiquement difficile, rencontrés par les communautés du Sud globale. Au vue de leur objectif, le fonds mentionne « qu’au cours de la COP28, nous chercherons à présenter les possibilités de financement déjà convenues, les obstacles rencontrés et les mécanismes optimaux pour garantir que ces ressources cruciales atteignent les communautés locales. »
En revenant sur leurs participations antérieures aux COP, le chemin parcouru par Casa fait état d’un ensemble de renseignements utiles et de frustrations tangibles. Bien que l’opportunité d’entrer en contact avec d’autres organisations de la société civile et de comprendre le processus de négociation complexe ait été enrichissant, la lenteur des engagements et de leur réalisation ultérieure leur a souvent poussé à désirer des actions plus contondantes. « En 2009, à Copenhague, une allocation à hauteur de 100 milliards de dollars en contributions annuelles a été convenue afin d’augmenter les actions dans plusieurs pays. Lors de la COP26 à Glasgow, des engagements pour un montant d’environ 12 milliards de dollars visant à allouer des ressources à l’action climatique (le Global Forest Finance Pledge, GFFP) ont été annoncés. Les pays parties ont également indiqué de nouveaux engagements financiers en faveur du Fonds d’adaptation (plus de 350 millions de dollars) et du Fonds pour les pays les moins avancés, pour un total de 600 milliards de dollars, afin d’aider les communautés vulnérables à renforcer leur résilience face aux effets néfastes du changement climatique. Lors de la COP27, un Fonds pour les pertes et dommages a été créé. Ces mécanismes pertinents ne sont toutefois pas facilement accessibles aux communautés du Sud globale », déplore le Fonds. « Il est également explicitement reconnu que les communautés locales et autochtones rencontrent de nombreuses difficultés pour accéder à un soutien financier et que seule une très petite partie de ces fonds parvient directement à ces communautés. »
Cependant, la résilience de Casa transparaît dans ses efforts continus pour combler le fossé entre les politiques internationales grandioses et les réalités locales pressantes. Une partie importante de ce message souligne le rôle primordial des communautés autochtones, notamment des femmes et des jeunes, dans le discours mondial sur le climat. En 2022, Casa a fièrement démontré qu’environ 73% de son budget au titre de dons a été directement reversé à ces communautés. « Elles jouent un rôle crucial dans la protection des forêts et des écosystèmes » a déclaré le Fonds. Il a d’autre part souligné la nécessité d’une représentation plus significative de ces communautés dans les dialogues mondiaux. Casa met également en exergue l’importance d’un soutien financier solide pour les défenseureus.x.s de l’environnement, croyant en une approche graduelle mais déterminée pour aligner les dialogues mondiaux sur le climat avec les impératifs des communautés. « Il est essentiel que les défenseureus.x.s de l’environnement soient soutenus financièrement et qu’il y est un renforcement de leurs aptitudes et leurs capacités pour poursuivre le travail de défense des droits en étant protégés, de manière sûre et efficace. »
Que signifie donc dans ce contexte, le débat plus large sur le financement climatique équitable en matière de genre ? Voici une réponse :
C’est maintenant qu’il faut agir ! Alors que les limites des forums mondiaux tels que la COP28 deviennent de plus en plus évidents, Casa ne se laisse pas décourager. L’organisation, dévouée à la cause, se prépare à participer activement à la COP28, en veillant à ce que des questions telles que l’accessibilité au financement climatique pour les communautés locales soient placées au centre des débats. En influençant l’écosystème philanthropique, Casa prône un changement systémique, en s’efforçant toujours de s’assurer que les ressources atteignent les défenseureus.x.s de la planète se trouvant en première ligne.
Le message est clair : Pour trouver des solutions transformatrices à la crise climatique, il est essentiel de contourner la bureaucratie et d’investir directement dans les communautés locales. Il est temps que le monde entende cet appel puis donne la priorité à un financement climatique équitable en matière de genre et que cet appel ne soit pas vue comme une réflexion après coup, mais comme une solution essentielle. Ce n’est qu’à cette condition que l’on pourra passer de la simple discussion à l’action concrète et efficace.
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L’Alliance mondiale pour l’action verte et l’égalité des genres (GAGGA) sera présente à la COP28, entre le 30 novembre et le 12 décembre 2023, avec une délégation. Participez à notre événement parallèle, “Gender Just Climate Policy & Finance: From Barriers to Actionable Solutions,” dimanche 3 décembre. Nous approfondirons les thèmes centraux de cet article. Pour toute possibilité de collaboration et pour en savoir plus, veuillez contacter Noemi Grütter, Co-coordinatrice de GAGGA et responsable de plaidoyer et collaborations de GAGGA: n.grutter@fondocentroamericano.org. Pour plus d’informations sur cet article et le travail du Fonds socio-environnemental Casa, puis pour vous connecter directement, contactez l’équipe de Casa Fund à l’adresse direcao@casa.org.br.
Cet article et les actions de GAGGA dans le cadre de la COP28 sont soutenus par Affaires mondiales Canada et le ministère néerlandais des Affaires étrangères. Leurs contributions ont été déterminantes dans les efforts de GAGGA pour mettre en lumière les questions et les voix critiques lors de la COP28.