La micro-région d’Ixquisis, au nord de la région de Huehuetenango, au Guatemala, est habitée par des communautés autochtones mayas depuis les temps anciens. Ces communautés ont construit leur mode de vie sur le respect et le soin de la nature, en se nourrissant principalement de l’agriculture et de la pêche. Les rivières de la micro-région ont longtemps été une source de vie pour les individus et pour la population en général.
Les femmes d’Ixquisis sont chargées de la gestion durable et de l’entretien des biens naturels de la communauté. Ils jouent un rôle clé dans la préservation des connaissances traditionnelles, en transmettant puissamment leurs connaissances sur la santé et la nutrition aux générations futures. Ils ont ainsi contribué à la survie de leur culture, de la vision du monde des autochtones et de leur mode de vie traditionnel. Pour les femmes, l’eau est un élément essentiel de leur vie quotidienne.
En 2009, lors d’une consultation communautaire sur d’éventuels projets de développement menés en toute bonne foi, les communautés d’Ixquisis ont voté contre le développement de projets hydroélectriques sur leurs terres dans l’intention de préserver les rivières et le milieu naturel. En 2010, leur décision a été ignorée. La société Promoción y Desarrollos Hídricos S.A. (aujourd’hui connue sous le nom d’Energía y Renovación S.A.) a commencé la construction de deux centrales hydroélectriques: Pojom II et San Andrés. Les projets sont financés par la IDB Invest, la branche d’investissement dans le secteur privé de la Inter-American Development Bank (IDB).
Au cours des années qui ont suivi, la vie des communautés Ixquisis a radicalement changé en raison de la construction des barrages. Les travaux ont provoqué la rareté et la contamination des sources d’eau, affectant les familles de la micro-région et en particulier les femmes. La contamination et le manque d’eau créent une surcharge de travail pour les femmes, car ce sont elles qui doivent s’assurer que le ménage dispose d’eau et qui prennent soin des personnes qui tombent malades au contact de l’eau des rivières où les entreprises déversent leurs déchets.
La construction de barrages a également apporté l’insécurité et la peur. Dans la région, des membres de la communauté ont été victimes d’attaques, y compris de meurtres et de menaces. Avant le développement des usines de Pojom II et de San Andrés, les femmes considéraient la terre et leur communauté comme un espace sûr – mais au contraire, maintenant les femmes se sentent victimes d’attaques et / ou d’agressions dans leurs communautés.
Au vu des dommages sanitaires que le manque d’eau a causés dans la vie de leurs communautés, les femmes mayas ont participé aux manifestations contre la construction de centrales hydroélectriques.
Les communautés affectées par les barrages de Pojom II et de San Andrés ont déposé une plainte officielle auprès du IDB’s Independent Consultation and Investigation Mechanism (Le Mécanisme indépendant de consultation et d’enquête (MICI)) de la IDB dans le but d’influencer les principaux acteurs impliqués. Dans cette plainte, ils demandent au MICI de reconnaître que IDB Invest n’a pas respecté ses politiques opérationnelles et, compte tenu de ce manquement, de recommander à la Banque de retirer son investissement des barrages compte tenu des graves dommages sociaux et environnementaux que ces projets provoquent. La plainte souligne que les impacts subis par les femmes d’Ixquisis sont encore plus graves en raison du contact quotidien des femmes avec l’eau et de leur rôle traditionnel de gardienne des ressources naturelles.
Les communautés d’Ixquisis demandent à l’ IDBqu’elle: