Exploiter le pouvoir des peuples pour mettre fin à l’ère fossile : Une conversation avec 350.org

À l’approche de la COP28, alors que les dirigeant.e.x.s mondiaux se réunissent pour discuter de l’avenir de notre climat, les mouvements de base et les organisations de justice climatique jouent un rôle essentiel en façonnant la conversation et en veillant à ce que la voix du peuple ne soit pas éclipsée par la rhétorique politique. L’une de ces organisations est 350.org, un mouvement mondial dont l’objectif est de mettre fin à l’ère des combustibles fossiles. Nous nous sommes entretenus avec Agnes Hall, directrice des campagnes de 350.org, un allié stratégique de GAGGA, afin d’approfondir leur vision, leur plaidoyer et leurs attentes à l’égard de la COP28.

Le mandat de 350.org est clair et inébranlable. Sa mission est ancrée dans la conviction qu’une transition des combustibles fossiles n’est pas seulement une question d’énergie renouvelable, mais qu’il faut aussi s’assurer que la justice reste au cœur de ce changement. « Nous voulons une transition qui place la justice au cœur de ses valeurs, en veillant à ce que personne ne soit laissé pour compte face à l’urgence de la crise climatique », a déclaré Agnes.

Dans le paysage complexe de la COP28, l’approche de 350.org est double. D’une part, elle exige une élimination équitable de tous les combustibles fossiles. D’autre part, elle milite en faveur d’un objectif annuel ambitieux de 1,5 térawatt d’énergie renouvelable (ER) à partir de 2030. Ces demandes, bien que spécifiques, s’inscrivent dans un contexte plus large de justice climatique. « Si vous assistez à une action contre les combustibles fossiles et en faveur des énergies renouvelables, vous rencontrerez probablement 350 personnes, n’hésitez pas à les rejoindre ! » dit-elle avec enthousiasme.

Cependant, le parcours des précédentes réunions de la COP n’a pas toujours été sans heurts. Si ces sommets offrent une plateforme importante pour le dialogue international sur le climat, Agnes a souligné certains défis inhérents. « Nous reconnaissons que les espaces de la COP ne sont pas très inclusifs et que les résultats de la COP peuvent être douloureusement décevants », a-t-elle déclaré. Cependant, elle a également mis l’accent sur le côté positif, en nous rappelant qu’une véritable action climatique est un processus continu, et que les sommets annuels de la COP ne sont pas « la solution » en termes d’espaces où nous pouvons faire la différence et qu’ils ne sont qu’une partie de ce voyage.

La stratégie de 350.org s’appuie également sur des collaborations. L’organisation considère qu’il est utile de s’associer à des groupes comme GAGGA pour amplifier leur impact et collaborer sur des positions relatives à une transition équitable qui devrait également être équitable en matière de genre. GAGGA réunit des organisations de défense des droits des femmes et des organisations de défense de la justice environnementale, ouvrant ainsi la voie à un positionnement commun de ces organisations, qui jouent un rôle crucial dans l’évolution vers une transition énergétique équitable en matière de genre. En outre, elle a souligné le rôle essentiel des organisations de justice environnementale dans ces dialogues mondiaux, aux côtés des organisations de défense des droits des femmes. « Les organisations de justice environnementale, ainsi que d’autres organisations telles que les organisations de défense des droits humains, jouent un rôle essentiel. Il est très important d’introduire le pouvoir populaire dans ces espaces multilatéraux quelque peu élitistes, et il est crucial de faire entendre la voix des personnes qui souffrent des conséquences de la crise climatique dans le monde entier », a-t-elle affirmé.

Agnes a également fait la lumière sur la vision de 350.org au-delà de la COP28. Tout en reconnaissant l’importance du sommet, elle a souligné que l’engagement de 350.org va au-delà de ces réunions annuelles. L’organisation investit dans la construction d’un pouvoir et d’une résistance tout au long de l’année, que ce soit par le biais de campagnes, d’activisme ou d’engagement communautaire. « La COP n’est pas un moment privilégié pour nous, nous menons des campagnes tout au long de l’année. La COP est simplement le lieu où nous essayons de récolter les résultats de nos campagnes et de notre travail d’organisation en étant présents et en faisant pression sur les dirigeants mondiaux avec notre demande constante d’une transition équitable vers l’abandon des combustibles fossiles et l’utilisation des énergies renouvelables », a-t-elle conclu.

Dans un monde aux prises avec le changement climatique, l’engagement et le zèle d’organisations comme 350.org, renforcées par des alliances stratégiques avec des groupes comme GAGGA, éclairent la voie à suivre. Elles nous rappellent avec force que le chemin vers un monde sans énergie fossile, bien que difficile, est pavé d’espoir, de collaboration et d’efforts de plaidoyer constants.

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L’Alliance mondiale pour l’action verte et l’égalité des genres (GAGGA) sera présente à la COP28, entre le 30 novembre et le 12 décembre 2023, avec une délégation. Participez à notre événement parallèle, “Gender Just Climate Policy & Finance: From Barriers to Actionable Solutions,” dimanche 3 décembre. Nous approfondirons les thèmes centraux de cet article. Pour toute possibilité de collaboration et pour en savoir plus, veuillez contacter Noemi Grütter, Co-coordinatrice de GAGGA et responsable de plaidoyer et collaborations de GAGGA: n.grutter@fondocentroamericano.org. Pour plus d’informations sur cet article et le travail de 350.org, puis pour vous connecter directement, contactez le directeur de la communication mondiale de 350.org à l’adresse global-comms@350.org.

Cet article et les actions de GAGGA dans le cadre de la COP28 sont soutenus par Affaires mondiales Canada et le ministère néerlandais des Affaires étrangères. Leurs contributions ont été déterminantes dans les efforts de GAGGA pour mettre en lumière les questions et les voix critiques lors de la COP28.