Résilience et droits des populations autochtones : Diriger le dialogue lors de la COP28


Dans le vaste paysage du dialogue international sur le climat et des sommets mondiaux tels que la COP28, le Forum international des femmes autochtones (FIMI) apparaît comme une voix cruciale, qui ne se contente pas de représenter mais défend les récits et les droits des femmes autochtones.  Représentant des voix de diverses régions (Asie, Afrique, Amériques, Pacifique et Arctique), la mission du FIMI est de se rassembler autour d’un programme politique commun et de proposer des solutions durables enracinées dans les traditions et la sagesse autochtones. Entre la bureaucratie et des défis présentés par ces forums mondiaux, le plaidoyer persistant du FIMI met en lumière les questions pressantes et les solutions potentielles enracinées dans les traditions et la sagesse autochtones.

En créant une plateforme politique unifiée, le FIMI s’efforce de renforcer les capacités et d’encourager le leadership des femmes autochtones. « Nous accomplissons notre mandat en promouvant une participation effective des organisations de femmes autochtones dans les arènes décisionnelles, dans les efforts de plaidoyer, dans la recherche, pour le renforcement des capacités et pour le co-investissement dans des solutions durables menées par celles-ci » déclare le FIMI.

L’accent mis sur la résilience des communautés autochtones face au changement climatique sera au cœur de leur action de plaidoyer lors de la COP28. « La question cruciale que nous approfondirons au cours de la COP est la résilience autochtone au changement climatique, fondée sur la vision des communautés et qui reconnaît les femmes autochtones en tant qu’actrices du changement » a souligné l’organisation.

Des femmes de la communauté d’Awajun traversent la forêt de bambous en direction du ruisseau, où elles peuvent se baigner et recueillir de l’eau. (Pérou)

Cependant, le voyage est semé d’embûches.  Naviguer dans la bureaucratie complexe et la dynamique des forums mondiaux tels que la COP n’est pas une mince affaire pour les organisations de la société civile. « Ce fut une expérience enrichissante. Nous avons reconnu et célébré le leadership des organisations de femmes autochtones tout au long des négociations sur le changement climatique. Pourtant, la participation est difficile en raison du processus bureaucratique des accréditations ». « La participation des femmes autochtones, ainsi que l’écho de nos perspectives, de nos demandes et de nos propositions auprès des décideurs, sont encore limités » a déploré FIMI. Mais, sans se décourager, le fonds explore des stratégies alternatives, telles que la formation de groupes de travail dédiés au changement climatique et la mise en place de projets de recherche interculturels qui « servent de preuves des effets du changement climatique sur les peuples autochtones et les stratégies qu’ils ont mises en œuvre pour faire face à ce problème ».

Des femmes autochtones des environs de Goma, en République démocratique du Congo (RDC), cultivent dans l’un des jardins communautaires créés dans le cadre de la pandémie de 2020.

Alors que les défis persistent au niveau mondial, l’engagement du FIMI envers ses communautés locales reste inébranlable. Il est essentiel pour le FIMI de veiller à ce que les politiques internationales soient en phase avec les réalités locales.  Grâce à des stratégies telles que la formation préalable à la COP, la diffusion des résultats de la COP par le biais de webinaires et de campagnes sur les réseaux sociaux, le fonds tient sa communauté informée et engagée. « Lors de ces webinaires, nous invitons des experts autochtones et des délégué.e.x.s du FIMI afin qu’ils puissent partager leurs expériences, mais aussi leurs réalisations. Cela permet de mieux faire connaître la COP et nous prépare à poursuivre notre action de plaidoyer dans d’autres espaces décisionnels ».  En outre, pour garantir l’efficacité de ces efforts de plaidoyer, le FIMI souligne l’importance de « Co-investir avec les organisations de femmes autochtones pour mener des actions climatiques durables qui répondent aux réalités locales et en même temps aux négociations qui découlent de la COP ».

Un groupe de femmes autochtones du nord de l’Ouganda s’est réuni pour parler en public de la violence à laquelle elles sont confrontées quotidiennement et pour la surmonter collectivement (Fountain Life of Uganda – Organisation).

Les collaborations, notamment avec des réseaux comme GAGGA, soutiennent les efforts du FIMI. « GAGGA est un espace important de partage de connaissances et d’efforts de plaidoyer. GAGGA nous inspire et nous donne l’occasion d’apprendre des autres sœurs du mouvement des femmes, en apportant ce sentiment de nous ne sommes pas seules, et ensemble nous sommes plus fortes », note le FIMI.

Alors que le FIMI continue de défendre le rôle central des femmes autochtones dans l’élaboration de l’action climatique, leur parcours illustre l’importance de l’unité, du partage des connaissances et de l’engagement inébranlable en faveur d’un avenir juste et pérenne.

L’Alliance mondiale pour l’action verte et l’égalité des genres (GAGGA) sera présente à la COP28, entre le 30 novembre et le 12 décembre 2023, avec une délégation. Participez à notre événement parallèle, “Gender Just Climate Policy & Finance: From Barriers to Actionable Solutions,” dimanche 3 décembre. Nous approfondirons les thèmes centraux de cet article. Pour toute possibilité de collaboration et pour en savoir plus, veuillez contacter Noemi Grütter, Co-coordinatrice de GAGGA et responsable de plaidoyer et collaborations de GAGGA: n.grutter@fondocentroamericano.org. Pour plus d’informations sur cet article et le travail du Forum international des femmes autochtones (FIMI), puis pour vous connecter directement, contactez l’International Indigenous Women’s Forum à l’adresse suivante : info@iiwf.org.

Cet article et les actions de GAGGA dans le cadre de la COP28 sont soutenus par Affaires mondiales Canada et le ministère néerlandais des Affaires étrangères. Leurs contributions ont été déterminantes dans les efforts de GAGGA pour mettre en lumière les questions et les voix critiques lors de la COP28.


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